Bingo du Love

dans notre sexualité

Si la sexualité est socialement considérée comme un indispensable des relations intimes et amoureuses, elle n’en est pas pour autant obligatoire. C’est parfaitement OK de ne pas avoir envie de sexe, même en couple !

La sexualité est un choix personnel : toi seul·e peux décider si tu veux avoir des relations sexuelles, si tu veux effectuer ou non certaines pratiques, ou encore avec qui et à quel moment tu en as envie.

Et c’est normal de ne pas avoir les mêmes envies que ton/ta partenaire. Ça ne veut pas pour autant dire que quelque chose ne va pas entre vous ou que ton/ta partenaire ne t’aime plus.

Cela devient un problème s’il/elle te fait culpabiliser, te menace ou te contraint à avoir une sexualité que tu ne désires pas.

Green flagS 

  • Je ne me sens pas coupable de mon absence de désir

  • Je suis libre de refuser une pratique sexuelle

  • Il/elle s’assure de mon accord pour toutes pratiques sexuelles 

Dans ta sexualité, que tu sois en couple ou non, il est important que tu puisses te sentir libre d’exprimer tes désirs, tes envies, mais aussi ce que tu n’aimes pas et quand tu n’as pas envie/plus envie d’un rapport ou d’une pratique sexuelle.

Si tu n’as pas envie qu’on te touche, qu’on t’embrasse, qu’on te caresse, tu as le droit de dire non : tes limites doivent être acceptées et respectées, même si cela signifie dire non à ton/ta partenaire. C’est ce qu’on appelle le consentement (ça vaut aussi pour l’envoi de nudes !).

Personne ne devrait pouvoir te faire culpabiliser de ton absence de désir, de refuser une pratique sexuelle ou encore de vouloir mettre fin à un rapport déjà engagé. Ton bien-être passe avant tout !

Les comportements ici présentés sont les signes d’une relation positive, respectueuse et dans laquelle tu es en sécurité. Tu es libre de tes choix et de pouvoir, à tout moment, changer d’avis.

Le consentement : un prérequis non négociable !

Le consentement sexuel c’est l’accord volontaire que tu donnes à ton/ta partenaire – que ton/ta partenaire te donne – pour participer à une activité sexuelle. Cet accord passe tant par la parole que par les gestes. Il est le fondement d’une sexualité saine et épanouie. S’en assurer est la première chose à faire !

Le consentement sexuel est :

  • Enthousiaste : tu as envie d’avoir un rapport sexuel, ou de participer à une activité sexuelle avec ton/ta partenaire.
  • Mutuel : ton/ta partenaire en a lui/elle aussi envie.
  • Libre/Volontaire : tu n’as pas subi de contrainte ou autres formes de pression de ton/ta partenaire, ni de manipulation ou de culpabilisation. Tu es en état de comprendre et d’accepter de t’engager dans un rapport sexuel (tu n’es pas endormi·e, alcoolisé·e ou drogué·e).
  • Eclairé : tu sais dans quoi tu te lances, quelles sont les conditions dans lesquelles tu as accepté cette relation (rapport avec préservatif, dépistages à jour, refus de faire certaines pratiques sexuelles, etc.).
  • Continu : même si vous avez déjà eu des relations sexuelles, le consentement doit être donné à chaque fois, et pour chaque acte sexuel. Il est possible de dire oui à certains gestes ou certaines pratiques, et non à d’autres, ou encore d’y consentir une fois, et de les refuser les prochaines.
  • Révocable : tu as le droit de changer d’avis et dire stop à tout moment, même si vous avez déjà engagé un rapport sexuel ! Que ce soit parce que c’est douloureux, inconfortable, que tu n’aimes pas, ou tout simplement parce que tu n’as plus envie de poursuivre, tu n’as pas besoin de te justifier, ni à subir de pression. Ton/ta partenaire doit respecter ta décision, sans insister ni te culpabiliser.

Le meilleur moyen de savoir, c’est de lui demander, tant avant que pendant. Et non, ça ne casse pas l’ambiance, au contraire !

Il n’y a pas de consentement implicite, même au sein d’un couple. On a en effet tendance à prendre pour acquis la sexualité de l’autre et ne pas remettre en question son consentement.

Pourtant, il faut pouvoir donner/recevoir le consentement pour chaque geste : embrasser ton/ta partenaire, le/la toucher, caresser, le/la pénétrer, changer de pratiques ou de positions pendant vos ébats, lui envoyer des sextos, des nudes… Tout doit être consentis, par chacun·e de vous, et à tout moment.

Le silence ne vaut pas un oui : ne pas dire non ne veut pas dire que ton/ta partenaire consent à un acte sexuel.

Il est important que vous puissiez verbaliser vos envies et vos limites, et créer un espace suffisamment sécure et bienveillant pour que chacun·e puisse les exprimer et dire non s’il/elle le souhaite.

Tu peux aussi rester attentif·ve aux comportements et signaux non verbaux de ton/ta partenaire. Son langage corporel a aussi des choses à dire ! Par exemple : tu le/la sens mal à l’aise, tendu·e, il/elle ne te répond pas, à l’air absent·e, hésite, détourne le regard… tu sens que quelque chose ne va pas… En cas de doute, pas de doute : arrête-toi et assure-toi du bien-être de ton/ta partenaire.

Un rapport sexuel peut être désiré et consenti au départ, et pourtant devenir violent, par des actes non désirés imposés à ton/ta partenaire.

C'est non

Le non-respect du consentement lors d’un rapport sexuel est une agression sexuelle et/ou un viol.

Il y a violence sexuelle dès lors qu’un·e partenaire impose des rapports ou des pratiques sexuelles à l’autre, sans qu’il n’y ait obligatoirement de violence physique.

  • Si je refuse de faire l’amour c’est que je ne l’aime pas
  • Il/elle me fait du chantage si je refuse un rapport
  • Je me force à avoir des rapports sexuels pour avoir la paix

Ces comportements sont des violences psychologiques et sexuelles, et s’inscrivent dans ce qu’on appelle la contrainte sexuelle.

La contrainte sexuelle, c’est l’ensemble des comportements et stratégies mis en œuvre par une personne pour en contraindre une autre à avoir une activité sexuelle. On parle aussi de coercition sexuelle.

C’est par exemple lorsque ton/ta partenaire force ou fait pression sur toi pour avoir une relation sexuelle (ou pratiquer certains actes), alors que tu ne le voulais pas. C’est lorsque tu acceptes d’avoir un rapport pour éviter une dispute, parce que tu sais qu’il/elle va bouder, ou encore parce que ton/ta partenaire a menacé de se venger ou de s’en prendre à toi. Ton consentement a été contraint et n’est donc pas libre.

Les pressions verbales et psychologiques sont les tactiques les plus communes pour contraindre un·e partenaire à un rapport ou une pratique sexuelle qu’il/elle ne désire pas.

Chaque rapport sexuel résultant de stratégies pour y arriver est une violence sexuelle.

Il n’est pas acceptable que ton/ta partenaire se serve de sa déception, de son mécontentement ou encore des sentiments que tu peux avoir pour lui/elle pour te faire culpabiliser, te manipuler et te pousser à faire quelque chose dont tu n’as pas envie. Céder n’est pas consentir.

Si tu refuses de faire quelque chose avec ton corps ou dans ta sexualité, il ne devrait jamais y avoir de négociation. Il s’agit de ton corps et de tes envies. Toi seul·e peut décider de ce que tu veux et ne veux pas faire dans le cadre de ta sexualité.

Un·e bon·ne partenaire ne te mettra pas la pression, ne te fera pas subir les conséquences d’un refus, et restera à l’écoute de tes besoins et de tes envies.

La contrainte sexuelle peut se manifester sous différentes formes :

  • Psychologique/morale : pressions verbales, insistance et argumentation sans fin dans le but de te « convaincre », chantage, manipulation, mensonges, menaces… Par exemple, ton/ta partenaire menace de te quitter, de te tromper, de se faire du mal ou de diffuser des photos intimes de toi.
  • Physique : ton/ta partenaire te menace physiquement ou fait usage de sa force physique. Cela peut aussi passer par une stimulation physique/sexuelle non consentie (t’embrasser dans le cou, te caresser d’une certaine manière, etc.).
    Si ton/ta partenaire te caresse ou te touche de manière non-consentie sur les zones sexuelles de ton corps (cuisses, sexe, fesses, poitrine), on parle alors d’agression sexuelle.
  • Intoxication : par l’alcool, les drogues ou la prise de médicament (on parle aussi de soumission chimique). Tu n’es pas en capacité de donner ton plein consentement, et ton/ta partenaire peut en profiter.

L’agression sexuelle se définie comme « toute atteinte sexuelle sans pénétration, commise sur une personne avec violence, contrainte, menace ou surprise». C’est un délit puni par la loi – Article 222-22 du Code pénal.

Le viol se définie comme « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise. » C’est un crime puni par la loi – Article 222-23 du Code pénal.

  • Il/elle m’oblige à regarder des films porno
  • Il/elle partage des photos intimes de moi à d’autres personnes

Envoyer des photos ou des vidéos intimes de soi à son/sa partenaire, c’est tout à fait ok (s’il/elle est aussi d’accord). Ce qui ne l’est pas en revanche, c’est qu’il/elle les montre ou les diffuse sans ton consentement, ou s’en serve pour te faire du chantage.

Tu peux t’en vouloir et te dire que tu n’aurais jamais dû envoyer ces photos. Sache tu n’as rien fait de mal, et que le/la seul·e coupable, c’est celui/celle qui les diffuse.

Partager des photos, vidéos ou audios intimes de son/sa partenaire, c’est illégal et puni par la loi. Même si c’est « juste à ton/ta meilleur·e pote », et même s’il/elle a promis de ne pas les montrer à d’autres personnes.

La diffusion, sans le consentement de la personne, d’images présentant un caractère sexuel est punie de 2 ans d’emprisonnement et de 60.000 euros d’amende (article 226-2-1 du Code pénal).

Bon à savoir : la diffusion des sexto de ton/ta partenaire est aussi illégale et punie par la loi !

  • Tu peux faire une capture d’écran, qui permettra de matérialiser le délit et servira comme preuve.
  • Prends rendez-vous dans le commissariat ou la brigade de gendarmerie la plus proche de chez toi pour déposer plainte.
  • Signale les contenus aux plateformes concernés.
  • Tu peux signaler le ou les profils des personnes malveillantes sur la plateforme PHAROS
  • Si tu as besoin d’un appui et d’un soutien ; notamment juridique, tu peux contacter l’association Stop fisha.

 

C’est quoi Stop Fisha ?

C’est une association de lutte contre le cybersexisme et les cyberviolences sexistes et sexuelles, qui peut t’apporter un soutien moral gratuit, en plus d’un accompagnement pour faire supprimer les contenus et/ou bénéficier d’un soutien juridique.

Tu peux leur signaler via un formulaire, une cyberviolence dont tu es victimes, que ce soit la diffusion de contenus intimes sans ton consentement, parce que tu es victime de sextorsion (pression à envoyer un contenu intime) ou encore parce que tu as reçu une photo intime sans consentement (dick pick).

  • Il/elle me touche les parties intimes pendant mon sommeil

Lorsque tu es endormie, tu n’es pas en capacité de donner ton consentement. Il s’agit d’une agression sexuelle avec surprise.

C'est oui

« Oui », « Ok », « J’en ai (très) envie », « Encore », « Tu peux continuer », « Comme ça ».

C'est non

« Non » « Je ne préfère pas » « Je ne suis pas sûre » « Je ne sais pas… » « Je n’ai plus envie » « Oui (hésitant, sous la contrainte) » – ton/ta partenaire reste silencieux·se.

C'est aussi non

Ton/ta partenaire est endormi·e, insconscient·e, son jugement est influencé par l’alcool, la prise de drogue ou de médicaments. Il/elle n’est pas en capacité de donner son plein consentement.

Tea consent

Le consentement, c’est comme une tasse de thé !