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Les différentes formes de violence

Les violences sont, dans le cadre d’une relation amoureuse, affective et/ou sexuelle, des atteintes volontaires à l’intégrité physique ou morale de l’autre.

Elles diffèrent donc d’un simple conflit, ou des symptômes d’une relation en difficulté : elles sont un moyen d’imposer sa volonté à son·sa partenaire et d’affirmer son pouvoir ; et relèvent de la domination d’un·e partenaire sur l’autre.

La violence peut prendre des formes variées

La violence s’exerce de manière différente d’une relation à une autre, et peut prendre des formes variées. Elle ne se limite pas qu’aux violences physiques, qui sont la première forme de violence à laquelle on pense lorsqu’on parle de violence au sein d’une relation amoureuse.

L’auteur·e des violences utilise en effet différentes méthodes pour adapter ses stratégies de contrôle et d’emprise sur la victime. Les formes de violence utilisées peuvent ainsi se cumuler et s’imbriquer. Elles ne sont pas accidentelles, et s’inscrivent dans ce qu’on appelle le cycle des violences.

Les violences psychologiques sont la forme de violence la plus répandue, et sont présentes dans toutes les relations amoureuses où s’exerce de la violence.

Cette forme de violence regroupe l’ensemble des comportements, des paroles et des gestes qui visent à porter atteinte à l’intégrité psychique ou mentale de l’autre. Elle s’attaque directement à l’identité, la confiance et l’estime de soi de la personne qui les subit, et participe à créer un climat d’insécurité émotionnelle.

On retrouve :

  • Les propos humiliants, méprisants ou encore dévalorisants, les reproches, le dénigrement et l’infantilisation de la victime (en privé comme en public) ;
  • Les attaques verbales, intimidations ;
  • Le chantage affectif (c’est-à-dire le fait de jouer sur les sentiments de son/sa partenaire) ou les menaces (jouer sur sa peur) pour arriver à ses fins. On y inclut notamment les menaces au suicide ou de s’en prendre aux animaux domestiques.
  • L’indifférence, la privation d’affection, ou encore le fait d’ignorer son/sa partenaire pendant des jours ;
  • Le contrôle et la surveillance des sorties, des fréquentations, des activités de l’autre ;
  • Le harcèlement par message ou appels téléphoniques ;
  • Faire passer son/sa partenaire pour fou/folle : contredire systématiquement ses perceptions, afin de le/la faire douter au plus profond d’elle-même/de lui-même.
    « Je n’ai jamais dit ça. » « Tu as dû inventer. » « Je ne t’ai pas frappé. »
  • Empêcher son/sa partenaire de dormir.

Cette forme de violence est étroitement liée à la violence psychologique. Elle est, elle aussi, souvent banalisée et normalisée.

L’auteur·e utilise sa voix comme arme, tant par les propos tenus que par ses intonations. Cette forme de violence se caractérise par des comportements tels que les insultes, les cris, les injures, ou encore les menaces et intimidations verbales, le sarcasme… Les paroles tenues sont délibérément blessantes.

Contrairement à une idée reçue, la violence physique n’est pas systématiquement présente dans les relations où s’exerce de la violence. Elle est pourtant la forme de violence la plus reconnue et la plus dénoncée.

On y retrouve tous les actes qui entrainent des dommages corporels, ou qui risquent d’en entrainer. L’auteur·e des violences use de sa force physique, ou d’objets, pour blesser son·sa partenaire. Cela peut-être :

  • Des coups (gifles, coups de poing, de pied, etc.), attraper le bras de son·sa partenaire, lui tordre les doigts, lui bloquer le passage, le/la retenir de force, le/la bousculer, pousser, secouer, ou encore l’immobiliser par la force ;
  • Jeter ou casser des objets sur ou à proximité de son/sa partenaire ;
  • Donner des coups dans les objets ou les murs ;
  • Détruire les affaires de son/sa partenaire ;
  • Les crachats, griffures, morsures et brûlures ;
  • Attacher, séquestrer son/sa partenaire. L’empêcher de quitter une pièce ou le logement ;
  • Le/la menacer ou l’agresser avec une arme (couteau de cuisine, ciseaux, armes à feu, etc.)

Souvent, les victimes dissimulent les conséquences des violences physiques, avec du maquillage, des lunettes ou encore en portant des vêtements longs. Elles expliquent sinon les traces qu’elles peuvent avoir sur le corps par de la maladresse :
« Tu me connais, je suis maladroite ! » « Je me cogne souvent » « Je me suis pris·e la poignée de porte en partant » « Je suis tombé·e en rentrant de soirée… »

Les violences sexuelles sont les violences les plus taboues dans les relations amoureuses, et plus largement dans la société, ce qui les rend plus difficile à révéler.

Elles vont du harcèlement sexuel jusqu’au viol : il s’agit de tout acte sexuel ou tentative d’obtenir un acte sexuel sans le consentement de son/sa partenaire – même s’il n’y a pas de violences physiques et y compris au sein du couple. Le fait qu’elles s’exercent dans le  cadre du couple ou par un·e ex-partenaire est une circonstance aggravante sur le plan pénal.

Sont des violences sexuelles :

  • Le harcèlement sexuel, c’est-à-dire de harceler son/sa partenaire (verbalement ou physiquement) pour avoir un rapport sexuel ou une pratique jusqu’à ce qu’il/elle cède (en insistant, en lui mettant la pression) ;
  • Faire du chantage à son/sa partenaire pour le/la contraindre d’avoir des pratiques sexuelles (menacer de ne plus lui parler, de le/la tromper, de le/la quitter, ou encore de se faire ou de lui faire du mal, etc.) ;
  • Provoquer des contacts physiques non désirés, comme se frotter à son/sa partenaire ;
  • Embrasser de force son/sa partenaire ;
  • Toucher ou caresser son/sa partenaire sans son consentement, pendant son sommeil ou après l’avoir fait boire/drogué ;
  • Forcer son/sa partenaire à avoir un rapport sexuel ;
  • Imposer des pratiques sexuelles à son/sa partenaire (même pendant un acte au départ consenti) ;
  • Humilier son/sa partenaire durant un rapport sexuel ;
  • Imposer de regarder ou d’écouter des films pornographiques, ou envoyer des photos de soi à caractère intime sans le consentement de son/sa partenaire ;
  • Propager des rumeurs sur la sexualité de son/sa partenaire ;
  • Partager/diffuser des photos ou vidéos intimes de son/sa partenaire (ou menacer de le faire) – peu importe que ces photos aient été prises avec son consentement ou à son insu ;
  • Filmer/prendre des photos de son/sa partenaire sans son accord ;
  • Imposer des relations sexuelles devant témoin, avec d’autres partenaires ;
  • La prostitution forcée.

Pour contrôler son/sa partenaire, le/la partenaire violent·e peut faire en sorte que ses ressources financières et matérielles soient limitées, et créer ainsi une dépendance économique entre lui/elle et la victime. Qu’elle soit en emploi ou non, la victime ne dispose plus de fonds propres, ce qui lui rend difficile de quitter son/sa partenaire violent·e et accentue son isolement.

Cela passe par exemple par :

  • Refuser à son/sa partenaire l’accès aux comptes bancaires et le/la priver des moyens de paiement, lui interdire d’avoir un compte bancaire propre ;
  • Le/la priver de ses ressources financières : salaire, chômage, aides sociales…
  • Contrôler toutes les dépenses et de son utilisation, obliger son/sa partenaire à demander l’autorisation pour la moindre dépense ;
  • Interdire son/sa partenaire de travailler ;
  • Vider les comptes communs/les comptes de son/sa partenaire ;
  • Contracter des prêts et des dettes au nom du couple, effectuer des dépenses non consenties par son/sa partenaire, ou encore lui cacher la situation financière du foyer.

Les violences administratives consistent principalement en une confiscation des documents d’identité (carte d’identité, permis, de conduire, passeport, livret de famille, etc.) ou du titre de séjour du/de la partenaire victime.

Cela peut aussi passer par le détournement de son courrier (ouvrir son courrier, le lui cacher, le détruire), restreindre son accès aux aides sociales par de fausses déclarations, etc.

Les cyberviolences sont le prolongement des violences dans les relations amoureuses via les outils de communication numérique : sms, appels, surveillance des réseaux sociaux, trackage GPS, etc.

Cette forme de violence s’est développée avec le développement des réseaux sociaux et des nouvelles technologies, et est de plus en plus présente. Le téléphone portable sert d’outil de contrôle et de moyen de pression supplémentaire pour les auteur·e·s lorsqu’ils/elles sont séparé·e·s de leur victime.

Il existe plusieurs catégories de cyberviolences : le cybercontrôle, le cyberharcèlement, la cybersurveillance, les cyberviolences sexuelles, les cyberviolences économiques et administratives, et la cyberviolence via les enfants.

C’est par exemples :

  • Exiger que son/sa partenaire soit toujours joignable ;
  • Contrôler les publications sur les réseaux sociaux, les personnes suivies, et les messages reçus/envoyés de son/sa partenaire ;
  • Confisquer le téléphone de son/sa partenaire ;
  • Supprimer des contacts de son téléphone, ou encore supprimer ses réseaux sociaux/ses comptes ;
  • Insulter ou menacer par messages son/sa partenaire ;
  • Exiger de connaître les mots de passe de son/sa partenaire ;
  • Fouiller les messages de son/sa partenaire, se connecter sur ses comptes sans qu’il/elle le sâche ;
  • Installer un logiciel espion sur le téléphone ou l’ordinateur de son/sa partenaire ;
  • Mettre un traceur GPS/un air tag dans son sac ou son véhicule à son insu ;
  • Menacer de diffuser/diffuser des photos ou vidéos intimes de son/sa partenaire, que ce soit en ligne, à des ami·e·s, à son entourage, etc.

Si tu penses être victime de cyberviolences, voici un guide en ligne mis en place par le Centre Hubertine Auclert pour t’aider à protéger ta vie privée en ligne.

Toutes ces violences sont définies et punies par la loi

Elles ne sont en aucun cas la faute de la victime. Seul l’auteur·e des violences en est responsable.

Utiliser son téléphone pour menacer sa copine ou son ex, c’est de la violence.

Campagne de sensibilisation « Vous assistez à une scène de cyberviolence conjugale », FNSF.

Avec Eye Money, gardez un œil sur les dépenses de votre partenaire !

Campagne de sensibilisation sur les violences économiques, FNSF.