Lors d'une dispute
Il arrive que tu puisses rencontrer des difficultés avec ton/ta partenaire, et que vous vous disputiez : cela fait partie de la vie d’une relation. Il est tout à fait normal de ne pas être d’accord sur tout et d’être parfois en colère. L’important est de pouvoir l’exprimer sainement et communiquer sur ce que vous ressentez.
Les conflits ne remettent pas systématiquement, ni forcément, votre relation en cause. Au contraire ! Ils permettent d’exprimer la façon dont vous vous sentez et peuvent mettre en lumière certaines choses qui vous dérange dans votre relation – de manière à pouvoir y réfléchir et trouver des solutions ensemble.
Pour autant, certaines disputes ne sont pas de simples conflits, et sont l’expression d’une relation violente. Nous t’aidons à les décrypter !
Green flagS
- Nous faisons tous·tes les deux des compromis
- Il/elle s’excuse d’avoir eu des paroles blessantes
- Je peux faire entendre mon point de vue
Ces trois situations permettent de dire que vos disputes s’inscrivent dans un cadre sain et égalitaire, dans lequel chacun·e d’entre-vous est libre de s’exprimer et d’exposer son point de vue, et de prendre en compte les ressentis de son/sa partenaire. Chacun·e sait se remettre en cause, et porter ses responsabilités.
Signaux d’alerte
Je me tais pour ne pas l’énerver plus
Il y a ici l’idée que tu adaptes tes comportements par crainte des réactions de ton/ta partenaire, et/ou pour ne pas subir sa colère.
Il arrive parfois que tu puisses choisir de ne pas poursuivre un échange conflictuel, afin d’apaiser le climat. Tu peux décider de mettre fin à la conversation, et d’en reparler plus tard, à tête reposée, lorsque vos échanges pourront être plus apaisés.
Cependant, si tu ne peux pas exprimer librement et sans conséquences tes désaccords et ton point de vue, si tu pèses tout ce que tu dis ou fais par crainte de ses réactions, ou encore parce que tu te sens inférieur·e à lui/elle : une dynamique violente et inégalitaire est installée dans votre relation.
Il est indispensable que tu puisses, lors d’une dispute et plus largement dans ta relation, te sentir à l’aise et en sécurité pour exprimer ton point de vue, parler de tes sentiments et te sentir écouté·e.
Ce n’est jamais de sa faute
Quel que soit le sujet de votre dispute, et quoi que tu dises ou fasses : tu es toujours en tort. Ton point de vue n’est jamais envisagé. Et si la faute n’est pas rejetée sur toi, ton/ta partenaire trouve toujours une explication extérieure pour ne pas prendre sa responsabilité : il/elle a passé une mauvaise journée au travail, un examen le/la stresse, il/elle avait trop bu ou fumé, il/elle est fatigué·e en ce moment… Tout est prétexte pour ne pas se remettre en question.
Bien qu’il ne soit pas facile d’admettre ses erreurs ou d’avoir tort, cette attitude démontre à minima une immaturité. Elle est sinon le signe de la mise en place d’une dynamique violente dans votre relation.
Il existe des relations conflictuelles, et des conflits violents. Mais ce qui différencie un conflit, même violent, d’une relation où s’exerce des violences, c’est le rapport de force qui s’installe : l’un des partenaires cherche à prendre le pouvoir, à dominer et contrôler l’autre par des actes violents. Il y a dès lors rupture d’égalité. Un seul des partenaires impose sa vision des choses et son avis lors d’une dispute, et c’est toujours le/la même qui s’efface au profit de l’autre.
Si ton/ta partenaire cherche à prendre le dessus sur toi, que tous les prétextes sont bons pour déclencher une dispute, créant un climat de tension et de peur permanent, ou si tu n’as pas la possibilité de te faire entendre et de faire valoir ton point de vue : tu vis de la violence dans ta relation.
C’est non
J’ai peur de ses réactions
Tu appréhendes la façon dont ton/ta partenaire va réagir lors d’une dispute : agression et intimidation (verbale ou physique), insultes, hurlements… Tu as toujours peur qu’il/elle « dérape ».
Il n’est en aucun cas normal d’avoir peur de ton ou ta partenaire, et du mal qu’il ou elle pourrait te faire dans ces moments-là, ni des possibles répercussions que pourrait avoir cette dispute une fois passée.
La peur et l’intimidation sont un moyen pour la personne violente de rendre le dialogue, ou toute autre forme de contestation impossible. Son point de vue est alors le seul valable. L’instauration d’un climat de peur fait partie des stratégies mises en place par l’auteur·e de violences, qui a pour but de prendre le contrôle dans la relation et d’instaurer une emprise sur sa victime.
L’emprise est le résultat d’une relation inégalitaire, dans laquelle un·e partenaire cherche à prendre le pouvoir et à dominer l’autre. Il/elle adopte pour cela des paroles et comportements contrôlants, agressifs, humiliants et/ou violents, qui visent à déstabiliser le/la partenaire victime pour asseoir sa domination.
C’est tout un processus de domination psychologique qui est mis en place par l’auteur·e des violences. L’individualité du/de la partenaire victime disparait devant celui/celle qui impose son pouvoir. Il/elle est conditionné·e à répondre à ses attentes, sans considération pour ses propres attentes et son bien-être.
Si la relation d’emprise génère une dépendance psychologique et affective avec l’auteur·e des violences, cette dépendance peut parfois être matérielle et économique. C’est pour toutes ces raisons qu’il est difficile pour les victimes de sortir de leur relation violente.
Comment croire que celui·celle que l’on aime est en réalité en train de nous faire du mal ?
- Il/elle pète les plombs si quelque chose lui déplaît.
Il/elle menace de te faire du mal, de s’en prendre à tes proches, ou encore à ton animal de compagnie.
Tu as peur qu’il/elle se venge et/ou mette ses menaces à exécution – comme diffuser des photos intimes de toi, ou détruire des choses auxquelles tu tiens.
Il/elle te menace de mort, parfois en utilisant une arme.
Il/elle menace de se suicider à cause de toi, ou de quelque chose que tu as fait. Tu as peur qu’il/elle se fasse du mal « par ta faute ».
- Il/elle me bouscule violemment
- Il/elle m’agrippe de force
- Il/elle me jette des objets à la tête
Ces trois situations relèvent des violences physiques. Elles ne sont pas acceptables, et sont punies par la loi.
Lorsque l’on parle de violences au sein du couple, on pense dans un premier temps aux violences physiques. C’est en effet la forme de violence la plus visible, parce qu’elle laisse des traces sur le corps, mais aussi parce que c’est celle qui est le plus représentée par les campagnes de sensibilisation.
Est considéré comme violence physique tout acte entrainant des dommages corporels ou risquant d’en entraîner, que l’auteur·e use de sa propre force physique ou d’objets.
On retrouve à titre d’exemples les crachats, gifles, coups, les brûlures, étranglement, etc.
La violence dans une relation ne commence pas avec les premiers coups – et est bien souvent déjà perceptible via des violences psychologiques, verbales, sexuelles, ou encore dans certains cas des violences économiques et administratives (pour aller plus loin, c’est par ici !)
Quelles que soient les violences que tu vis, tu n’es pas responsable et rien ne justifie les propos ou comportements violents à ton égard.
les relations amoureuses
Les violences sont, dans le cadre d’une relation amoureuse, affective ou sexuelle, des atteintes volontaires à l’intégrité physique ou morale de l’autre. Elles diffèrent donc d’un simple conflit, ou des symptômes d’une relation en difficulté : elles sont un moyen d’imposer sa volonté à son·sa partenaire et d’affirmer son pouvoir. Elles relèvent d’une domination d’un·e partenaire sur l’autre.
La violence s’exerce de manière différente d’une relation à une autre, et peut prendre des formes variées.
Ces faits violents ne sont pas non plus isolés ou accidentels, et s’inscrivent dans ce qu’on appelle le cycle des violences.
Les violences ne sont pas acceptables, et sont punies par la loi. Elles ne sont en aucun cas la faute de la victime. Seul·e l’auteur·e des violences en est responsable.